in concert
Richard Thompson

Presse
2006

Critique
Richard Thompson, trois talents confondus
LE MONDE

Tous les articles consacrés au chanteur et guitariste anglais Richard Thompson en arrivent à cette déprimante conclusion : comment un talent aussi grand a-t-il pu être si mal récompensé en renommée ? Car sa place dans l'histoire des musiques populaires est acquise : encore mineur en 1967, il fut le guitariste prodige de Fairport Convention, formation révolutionnaire du folk britannique ; avec son épouse Linda, il signa deux albums (I Want To See The Bright Lights Tonight en 1972 et Shoot Out The Lights, dix ans plus tard) que l'on retrouve régulièrement dans les palmarès canonisant les cent plus grands disques du rock.

L'obstination d'un programmateur éclairé, Karel Beer, Américain de Paris, permettait à Thompson de remplir, mardi 17 janvier, le New Morning, pour son quatrième passage parisien en trois ans. Quand on lui en donne les moyens, il peut jouer en groupe, sinon il vient seul avec son instrument. Ce parti pris minimaliste correspond toutefois à un dernier disque, l'austère Front Parlour Ballads.
En première partie, l'Américain Jeb Loy Nichols, folksinger gentillet, se heurte de plein fouet à l'exercice en assoupissant l'auditoire. Richard Thompson est d'un tout autre calibre. On l'a souvent décrit comme l'un des meilleurs guitaristes au monde. Chez lui, le pouce et l'index enserrent le médiator pour des parties rythmiques qui laisseraient cois bien des professionnels. Les trois autres doigts sont libres pour délivrer picking, riffs ou solos. Aucun guitariste au monde n'est censé fusionner musique celtique et blues, rock'n'roll et funk, country et jazz. Richard Thompson le fait.
Les prouesses du guitar hero auraient suffi à le transformer un phénomène. Mais, l'âge aidant, le soufi Richard Thompson est devenu un chanteur éloquent. Terne autrefois, sa voix vibre désormais, modulée en mélopées et arabesques. Reste l'auteur, qui décrit depuis trente-cinq ans les travers de la société britannique avec des "murder ballads", ces chansons celtiques narrant autrefois les faits divers les plus sordides. Là encore, Richard Thompson est irréprochable. Moins populaires que celles de Bruce Springsteen, ses chroniques sociales n'en sont que plus sombres et plus littéraires.
Bruno Lesprit
Article paru dans l'édition du 19.01.06

 

Rock. L'ex-leader des Fairport Convention revient seul et en acoustique au New Morning.
Inusable Thompson
par Nick KENT
 mardi 17 janvier 2006
L'an prochain, quarante ans se seront écoulés depuis que Richard Thompson a entamé sa carrière. Encore teenager en 1967, Thompson était à cet âge précoce le leader et l'étincelle créatrice des Londoniens Fairport Convention, le groupe qui révolutionna à lui seul le folk-rock en Angleterre. Son jeu de guitare remarquable et ses chansons inspirées rendirent exceptionnelles les premières années de Fairport, mais Thompson quitta le groupe au début des années 70 et passa ensuite le reste de la décennie à jouer et enregistrer en duo avec sa femme de l'époque, Linda. Puis le couple divorça, et Thompson continua en solo. Depuis, il a vu ses chansons reprises par tout le monde, de Bob Dylan à Bonnie Prince Billy, et sort imperturbablement un nouvel album chaque année, habituellement avec une section rythmique pour accompagner son jeu de guitare toujours stupéfiant.
Toutefois, Thompson s'est récemment produit sur scène entièrement seul avec sa guitare acoustique et son dernier album en date, Front Parlour Ballads, a également été enregistré sur ce mode. Toujours impressionnant sur scène, Thompson a joué dans la capitale en septembre et sa prestation a suscité moult comptes rendus dithyrambiques. Du coup, il y a fort à parier que ce nouveau concert recevra le même accueil ­ mérité car l'homme est réellement l'un des meilleurs chanteurs-compositeurs anglais (quoique résident aux Etats-Unis depuis plusieurs décennies) vivants. Arriver à l'heure s'impose pour ne pas rater, en première partie, le set du prometteur Jeb Loy Nichols.

 


2005

Télérama

Libération

Télérams Paris ..................................................................................................................................Epok

Zurban...............................................Guitariste

 

les Inrocks

Aden 2005

 

               Et encore Mille fois Merci pour m'avoir permis d'assister au concert de Richard T.  hier soi! Il etait trés en forme ete en verve et le concert etait une fois de plus - pléonasme - parfait !! C'est finalement mieux en acoustique !! 
Sylvain Rosenthal

Sur la foi des premiers disques de Fairport Convention que je possède et les commentaires dithyrambiques glanés çà et là, j'avais hâte de rencontrer le légendaire guitariste de folk rock Richard Thompson, de passage à Paris pour la sortie de son nouveau disque "Front Parlour Ballads".
La Java, 20h30. Dans la salle en sous-sol, un public d'avertis, anglophones, mélange de nostalgiques et d'inconditionnels pour la plupart entre deux âges.
Aux premiers signes d'impatience de l'assistance, le beau Richard fait son entrée par une petite porte exiguë. Un grand échalas vêtu de noir, béret de guérillero vissé sur le crâne et collier de barbe grisonnant, domine l'assistance. Le regard est bleu, intense, les ailes du nez se retroussent noblement au-dessus d'un sourire franc. Le charme anglais dans toute sa splendeur. Les retrouvailles ont commencé.
Suit un concert acoustique de 2 heures durant lequel chacun aura pu admirer l'élégance du jeu de guitare, l'éclat d'un répertoire couvrant près de 40 ans de musique populaire et un coffre d'une étonnante puissance pour ce presque sexagénaire à l'allure de comédien de la Royal Shakespeare Compagnie.
Avec un humour aussi fin que ses chansons, Thompson montre que le musicien folk est aussi un véritable gentleman aux manières délicieuses. Loin du mythe des sixties vaporeuses qui l'ont vu émerger, nous voici en présence d'un tendre gaillard assagi, un brin amusé même, entré dans un âge où pour continuer de durer, le génie doit tout autant à l'hygiène de vie qu'à la discipline. Pour ne pas s'embarrasser du poids de la légende, Thompson a trouvé la parade : l'autodérision. Il se moque gentiment de lui-même en évoquant Fairport Convention, un groupe qui existait déjà avant sa naissance ! Hilarité générale. Les trois enfants assis en tailleur devant la minuscule scène écarquillent les yeux devant ce grand-père blagueur qui joue et chante de fort belle manière. Le set comporte un hommage discret à Sandy Denny, de belles ballades folk inspirées de la tradition anglaise et américaine, du rock carré et nerveux, le tout paré de superbes enluminures harmoniques dont il a le secret.
Il n'y aura rien de convenu, rien de trop, juste deux heures pleines, radieuses et déjà un souvenir fuyant. Après une prestation magistrale, le barde Thompson s'éclipse par la petite porte, sans manières, les pensées rivées sur un autre continent. Ite missa est.

Luc
 

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