Exposition Photographique
Objectif
Murs
atteint, mais nous joueons
les prolongations
les dimanche après midis
Jérôme
Mesnager et Nemo
continue
de faire leur mise au point
à la Sound Gallery
104, quai de Jemmapes Paris 10
du
18 janvier au 10 février 2001
jusqu'au
début avril
Des peintres qui
exposent les photos de leurs propres uvres, est-ce de l'auto-appréciation
ou un travail de nécessité ?
En 1983, Jérôme
Mesnager peint son premier bonhomme blanc sur un mur parisien. Cela
fait 18 ans que cette forme vivace et musclée, composée
d'une série de taches ovales et allongées, se faufile
de par le monde. Sans passeport, sans permis de séjour ou
justificatif de domicile quelconque, il s'installe sur des devantures
murées et des terrains vagues, en attendant d'être
évincé par le coup de grâce de promoteurs ou
tout simplement "karcherisé".
Sept ans
plus tard débarque dans la rue des Partants la silhouette
noire d'un homme en imperméable et chapeau feutre. Il se
pose à quelques parpaings du bonhomme blanc. Muré
dans le silence, il lui tourne le dos, comme s'il demandait si sa
présence faisait intrusion dans la solitude de son voisin.
C'est
le début d'une grande amitié et complicité
entre Jérôme Mesnager et Nemo, qui depuis 1995, en
tandem, déposent leurs bonshommes sur des murs à travers
Paris.
Unis, l'homme noir et l'homme blanc ont levé leurs verres
sur les devantures murées de bistrots abandonnés,
ont balayé des feuilles mortes dans des allées dépourvues
d'arbres, ont lâché des ballons rouges qui ne se dégonflent
jamais et ont ouvert d'immenses parapluies pour se protéger
contre des intempéries hors du temps.
Et tout
d'un coup, notre bonhomme blanc, qui a déjà levé
ses mains vers des cieux bien plus ensoleillés en Chine,
en Egypte ou au Togo, se retrouve seul sur les façades parisiennes,
son ami en noir étant parti vers d'autres aventures, dresser
des panthères et des tigres, et poser ses valises sous les
énormes arcs-en-ciel des murs de Colombie et du Portugal.
Vers la
fin du millénaire Nemo refait surface à Paris ayant
accompli ses grands uvres en Amérique du Sud. D'un
coup quand on s'arrête au feu rouge sur la rue de Charonne
on aperçoit les retrouvailles de l'homme en noire et son
camarade le bonhomme blanc. Les "Laurel & Hardy" de
l'art de la rue ont repris leurs pinceaux et pochoirs et les empreintes
de leurs passages sont à découvrir à nouveau
sur les murs parisiens.
Les photos de leurs interventions, réalisées par Mesnager
et Nemo eux-mêmes, sont plus que des documents d'archive ou
de simples témoignages des moments où leurs personnages
investissaient des quartiers désabusés avec des gestes
de liberté, de fraternité et avec fragilité.
Avec le recul, ce sont de vrais chefs-d'uvre photographiques,
des images de paysages urbains et de communautés qui ont
été depuis balayés et dispersées et
deux bonhommes en noir et blanc qui y sont brièvement intégrés
et ont apportant brièvement un peu du couleur et d'humour
aux passants.
Transport
en commun : Métro Jacques Bonsergent ou République
Transport hors commun : Débarquer à l'Ecluse des Récollets
|
un coup de blanc et noir
l'abus de black & white alcool est vivement deconseillé
il peut vous inciter à acheter des ouevres d'art.
Jerome & Nemo partagent le pen
|